Vous avez dit "vintage" ? Voici la vie d'une famille nombreuse de 7 enfants... en 1950 (bon sens, chambre, salle de bain, vêtements...)/ Malgré certains termes désuets, quelques idées à piocher ?!

Jacqueline Dadler, la journaliste du Jardin des Modes reçoit un jour l'appel téléphonique d'une amie, lui proposant de venir se reposer une journée chez elle. "Se reposer dans une maison où grouillent sept enfants de 10 ans à 6 mois, mon mari en riait de pitié !" (...). Ainsi commence l'histoire racontée aux lecteurs de l'époque.

"Je suis arrivée pour déjeuner dans leur petite maison près de Paris. Le menu est simple. Pas de plats spéciaux pour les enfants, mais le plat est à point, le fromage et les fruits sont bien choisis. (...).

Les marmots sont mignons, beaux, jolis. Je le chuchote au père qui dissimule sa fierté :"ils claquent de santé". C'est vrai, mais ils sont aussi coiffés et vêtus avec goût. (...)

Après le déjeuner, on m'avance un bon fauteuil... Du jardin monte un joyeux ramage : les oiseaux, les enfants...

Jean repart vers son bureau et je visite avec Monique la maison. Maison de sept enfants ( 10, 8 ans, 7 ans, 5 ans, 4 ans, 2 ans et la dernière de 6 mois) :

Enfants nourris et soignés avec une intelligente hygiène, blanchis (tout le lavage et le repassage est fait à domicile), habillés (la maman exécute elle-même robes, jupes, barboteuses, tabliers, linge et layette et tricote socquettes, gants, écharpes, chandails, jacquettes. (...)

La journaliste ajoute : la famille dispose d'une machine à laver, d'un aspirateur. Et d'une machine à coudre).(...)

L'accès de la chambre où dort Bébé, celui du salon et de la cuisine sont interdits aux enfants. Les trois aînés font leur toilette, leur lit, et aident celui de cinq ans à faire le sien. Après chaque repas, ils desservent la table, la recouvrent d'une toile cirée et sortent du buffet encriers, bouliers, plumiers... qui transforment la salle à manger en salle d'études. (...)

Le soir, ils ferment les volets, font leurs couvertures et brossent leurs vêtements. Je n'exige rien d'eux qui soit au-dessus de leurs capacités, ajoute leur maman. Par exemple, à 7 ans, mais pas avant, on peut faire seul sa toilette, son lit, mettre et enlever le couvert et je prends le temps de leur apprendre leur tâche jusqu'à ce qu'ils l'exécutent parfaitement. Ainsi, je n'aurai pas à refaire leur besogne, ce qui serait pour eux une humiliation décourageante.

Enfin, je m'efforce de prévoir et d'organiser, ajoute-t-elle. En septembre, je dresse l'emploi du temps de chaque enfant. Tous les soirs, je consacre quelques instants à envisager les bouleversements que les évènements pourront apporter à ce plan. J'admire (écrit la journaliste) et je songe à cette lettre de Napoléon :"Si je parais toujours prêt à faire face à tout c'est qu'avant de rien entreprendre, j'ai prévu tout ce qui pourrait arriver"....

Dans un coin de la nursery, un superbe éléphant de peluche semble opiner de la trompe. Il a été fabriqué par les parents.

La mère de famille ajoute : "nous demandons aux grands-parents et aux parrains et marraines de s'unir pour offrir les jouets des plus grands : portique, agrès, patins... et nous, nous pourvoyons à ceux des petits".

La chambre/ "un lieu de repos pour l'enfant, où il puisse se détendre, s'isoler"."Les 6 aînés sont dans 3 petites chambres mais chacun a la priorité d'un côté du meuble qui sépare leurs lits, où chacun peut mettre ses trésors à l'abri."

La salle de bains/ "Une seule salle de bain pour les parents et les enfants"." Il a fallu loger dans cette pièce baignoire, lavabo, séchoir, pèse-bébé, mailloteuse, et le régiment des bouillottes".

Bébé/ C'est une faveur de donner le biberon à la petite soeur, mais il est défendu de la toucher sans permission. Un nourrisson n'est pas un jouet éducatif.

Tabliers et barboteuses/ Monique, la maman, choisit des tissus d'ameublement lavables. Elle les trouve moins chers et plus solides. Elle trouve aussi les coloris plus résistants et de dessins plus originaux que les imprimés de coton."