Danielle DARRIEUX nous quitte 5 mois après avoir fêté son centième anniversaire/Sa vie, sa carrière....

Publié le par Passionsetbilletsactu

Source/ Article de David LELAIT-HELO (Les  Veillées, juin 2011)

 

80 ans de carrière... C'est à Bordeaux que naît la petite Danielle, le 1er mai 1917, d'un père ophtalmologiste et d'une mère aux ascendances alsaciennes et polonaises. Lorsqu'elle a 2 ans, toute la famille quitte l'Aquitaine pour Paris. Elle a 7 ans lorsque son père meurt. Sa vie change du tout au tout en cette année 1924...

Sa mère devient professeur de chant au conservatoire pour assurer le quotidien de ses deux enfants. Danielle y suit des cours de chant, de solfège, de violoncelle (alors qu'elle rêvait de saxophone !).

La curiosité aidant et aussi pour aider sa mère, Danielle Darrieux apprend - par l'intermédiaire du mari d'une élève de sa mère - que deux producteurs recherchent une jeune héroïne pour leur prochain film. Lors d'une audition, elle convainc. Elle a 14 ans et décroche son premier rôle dans Le Bal, en 1931.

Séduits par la spontanéité de Danielle, les producteurs, bien inspirés, lui font signer un contrat de cinq ans. Elle se rêvait musicienne, la voici actrice.

Le succès de ce premier film est considérable et l'adolescente enchaîne les rôles de gamine fantasque et facétieuse. On aime la faire chanter. Sa voix est fine, haute, fragile. Ses refrains seront des succès : La crise est finie, Un mauvais garçon, Premier rendez-vous...

En moins de 10 ans, Mademoiselle Darrieux tournera 27 films avec les plus grands acteurs d'avant-guerre : Jean-Pierre Aumont, Henri Garat et Albert Préjean en particulier.

En 1935, à 18 ans, elle épouse Henri Decoin, réalisateur. Le succès mondial de Mayerling lui ouvre les portes de Hollywood (1er film américain tourné en 1938 "La coqueluche de Paris"). Mais son contrat de 7 ans avec les studios américains lui pèse et elle le casse pour rentrer en France. Decoin fait d'elle l'actrice la plus populaire de France avec son aisance, sa gaieté, son élégance. Côté coeur, elle divorcera de Henri Decoin à 24 ans et "filera le parfait amour" avec Porfirio Rubirosa. Durant la guerre, les Allemands l'interneront pour espionnage. Danielle Darrieux, pour le faire libérer, acceptera de tourner pour une compagnie ennemie et de se rendre à Berlin en 1942, comme d'autres acteurs français sous contrat. Son mari libéré, elle quitte la compagnie cinématographique et attendra la fin de la guerre, entre Megève et la région parisienne, sous un faux nom.

En janvier 1949, Danielle Darrieux se remarie avec l'écrivain Georges Mitsinkidès, dont elle deviendra veuve en 1990. Ensemble, ils ont adopté un fils, Mathieu.

Après la guerre, Danielle Darrieux s'illustre dans de grands films, tels que Ruy Blas, Le Rouge et le Noir, Madame de... Jean Marais, Gérard Philipe, Jean Gabin, Lino Ventura, Bernard Blier, Serge Reggiani, Paul Meurisse lui donnent la réplique.

Au théâtre, elle sert les textes de Françoise Sagan, Marcel Achard, Robert Lamoureux

Dans les années 60 le vent tourne... Elle tourne alors avec des cinéastes de la Nouvelle Vague, avant tout admirateurs de la première heure (Landru, Les Demoiselles de Rochefort : elle y est la seule à chanter sans doublure !), Une chambre en ville, Vingt-quatre Heures de la vie d'une femme)...

Tandis que le cinéma la délaisse, elle se rapproche des planches, se prête au jeu du tour de chant à l'Olympia, au cabaret de la Tête de l'Art. Aventure qui la mènera à Broadway où elle succède à Katherine Hepburn dans Coco, une comédie librement inspirée de la vie Coco Chanel.

Dans les années 70, quelques rares apparitions anecdotiques... Il faudra attendre François Ozon et "Huit Femmes" en 2001 pour qu'elle retrouve avec superbe le devant de la scène. Son 99ème film ! Succès également au théâtre avec Oscar et la dame rose.

En 2009, dans sa 93ème année, Danielle Darrieux décide de parler retraite...

 

 

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