Poême de Anna de Noailles ( moins léger qu'il n'y paraît ) + livre "Aimons et soignons nos animaux" + chat adopté...

 ( malle  vue dans une brocante )

Cet été, dans le grenier familial j'ai retrouvé avec étonnement et plaisir un livre que l'on m'avait offert vers l'âge de 12 ans : "Aimons et soignons nos animaux" ( paru à l'époque aux éditions Gautier Languereau ).

... Animaux familiers ou moins familiers, à deux ou quatre pattes, avec ou sans ailes... j'ai redécouvert les milles observations, conseils ( et mêmes d'autres, courts,  poêmes ) que je partagerai avec vous au fil des semaines cette rentrée.

"Pourquoi ce livre" interroge l'éditeur alors. Parce que... "ce qu'il y a de meilleur au monde, c'est un ami.

Un vrai ! qui ne se brouille pas avec nous quand nous sommes un peu grognons, qui ne s'enfuit pas quand on a la rougeole, qui ne chipe pas nos billes et n'aille pas raconter partout que nous avons repris trois fois de la tarte aux cerises.

Un ami fidèle, discret, toujours prêt à nous lécher la joue quand nous avons du chagrin...

Quoi ?...

Oh, excuse-moi, j'oubliais de te dire que l'ami auquel je pense peut avoir quatre pattes ou des plumes... C'est, ou ce sera ton animal favori.

Quel animal ?

Là tu as le choix. Un chien ? Il y a tant et tant de races que de nos jours Monsieur et Madame Noé devraient frêter une embarcation spéciale pour n'en oublier aucune !

Si tu as beaucoup de chances, on t' a peut-être offert un poney... ou un âne aux belles oreilles ? Ou, puisque nous parlons d'oreilles, un lapin blanc apprivoisé ? Un chat bien sûr... (... ). Il existe toute une petite ménagerie amicale (... ).

Mais l'amitié ne doit pas être un égoïsme affreux. Elle demande fidélité, indulgence, compréhension. Tes petits amis t'apprendront bon gré, mal gré, à être responsable de ceux que tu aimes. Un animal n'est pas un jouet vite oublié (...). Un animal vit, comme toi, il aime, comme toi. Il souffre, comme tu peux souffrir.

Puisque tu es son ami, il attend de toi aide, soins et protection.

C'est difficile sans doute (...). Eh bien justement, ce livre a été écrit tout exprès pour te l'apprendre. Lis-le très vite, puis relis-le doucement.

Ainsi tes amis à deux ou quatre pattes seront très heureux avec toi."

Et voici enfin un poême de Anna de Noailles, également extrait de ce livre :

Dieux gardiens des troupeaux qui tenez des houlettes,

Rendez-nous l'innoncence ancestrale des bêtes;

Afin que nous ayons l'endurance des maux,

Donnez-nous la douceur des sobres animaux.

Faites que nous ayons dans nos peines insignes,

L'isolement muet et le dédain des cygnes;

Donnez-nous pour souffrir le destin hasardeux,

L'indolence soumise et distraite des boeufs;

Faites que notre coeur où l'enfance se fâne

Ait la gaité robustge et la candeur de l'âne;

Donnez-nous, pour luttter contre les serments faux,

La défiance adroite et vive des oiseaux;

Faites que nous ayons, pour honorer nos veiles,

L'activité joyeuse et grave des abeilles;

Donnez-nous, pour calmer nos désirs et nos goûts,

L'insensibilité profonde des hiboux;

Et, dans les jours cruels où la maison divague,

Le calme des poissons arrêtés sur les vagues;

Faites que nous gardions le sens mystérieux

De l'infini qui dort dans le fond de leurs yeux,

Et délivrez nos corps, misérables en somme,

De l'âme glorieuse et maudite de l'homme

Anna de Noailles - Princesse Bibesco ( 1876/ 1933 )

A suivre  !