Paris // Regard sur l' Exposition universelle de 1889 (+ vidéo reconstitution en 3D + article d'un journaliste de 1889... ) - J'ai découvert qu'on avait rêvé de capter la force et la pensée de nos grands musiciens alors bien vivants (Beethoven, Wagner, Chopin, Bach)...
Personnellement, je préfère couper le son pour une complète plongée ?!
11 ans plus tard... ne boudons pas notre plaisir (cette fois, montons le son !
Source/ Feuillets (détachés) d’ un magazine trouvées dans une salle d’attente (l’attente n’avait rien de passionnant… l’article j’espère vous passionnera !)- EXTRAITS /
"CAUSERIE" /
Un reporter de l’époque, envoyé à l’Exposition universelle de 1889,
a rédigé cet article pour ses lectrices :
Adieu à l’Exposition Universelle - Curiosités futuristes
Je vous envoie ces impressions quelques jours avant la clôture de l’Exposition. C’est avec effarement que je me remémore le peu que j’ai vu et tout ce qu’il y avait à voir (…) Il me prend des désirs fous de stationner devant les vitrines en prenant des notes et d’explorer à fond le Palais des Arts libéraux qui renferme des collections comme on n’en a jamais vues. Ah ! Pourquoi m’en suis-je allée, flânant au hasard (…) me laissant surtout captiver par l’exotisme. Dame Raison et dame Imagination. La lutte éternelle. (…) Retirer, à la dernière heure, une bonne esquisse que je pourrai à loisir compléter au coin du feu. Ma dernière promenade, l’exposition rétrospective du travail qui s’adresse à tout le monde : les sections de la musique, de l’aquarelle et tant d’autres !
Midi sonnait, les musiciens croates, venus d’AGRAM, faisaient vibrer les cordes de leur « tambura » en les agaçant de la pointe d’une plume légère. Singulier instrument que cette manière de guitare persane ! Je déjeunai au son de cet orchestre d’un autre âge.
Dans la section des instruments de musique, c’est le piano qui domine, avec quelques innovations : les marteaux trembleurs, les sons continus, les pédales douces qui font mourir peu à peu le son, les diverses variantes du piano mécanique, dont plusieurs courent les rues. Voici le « pianista », meuble manivelle que l’on place à côté du piano (…) permettant de connaître la force nécessaire pour exécuter un morceau, la force musculaire, entendez-vous bien ? (…). Deux kilogrammes, il paraît que ce sont la moyenne des pianistes les plus vigoureux. Maintenant on pourra exactement évaluer Beethoven, Chopin et Bach en kilogrammes… Et Wagner donc ! Ce sera à assommer un taureau. Après le « pianista » je tombai sur le « mélographe », une mécanique qui recueille, grâce à un fil électrique, la pensée du compositeur pendant qu’il improvise sur le piano et grave, à mesure sur un rouleau de papier, ses impressions les plus fugitives. Cette application de l’électricité est merveilleuse assurément, mais elle m’agace ! Je regrette les premiers instruments à corde…
Je m’attendris devant les clavecins et je vous annonce avec joie qu’il rentre en grâce cet instrument vieillot, au timbre grêle et délicat, relégué depuis le dernier siècle au fond de greniers (…). Anachronisme dont seuls quelques vrais amateurs gémiront…
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1889 à 1937 / Retour sur un passé "universel" si riche d'ambitions (presque aux portes de la Seconde Guerre Mondiale) - Un monde foisonnant dont les époques suivantes ont été les héritières. La fée électricité n'est pas la seule à avoir été célébrée