4/ "Mabrouk, chien d'une vie" /Comment un chien entre dans votre vie et pourquoi/ Histoire de Jimmy, chien bâtard retrouvé attaché dans la forêt de Marly sous prétexte qu'il n'était pas propre (pourtant il est devenu propre et très vite. Il fallait juste... s'occuper de lui comme nous le dira Jean-Pierre Hutin) & des séquences pleines de drôleries et de vérité + remarquable reportage 30 M d'Amis!
Comment un animal entre-t-il dans votre vie et pouquoi ?
Le "comment" pour moi a été l'achat pour l'un de mes enfants d'un chien mécanique en peluche (...) Toute la famille en voulut un vrai (...)
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Le destin envoya Jimmy, un brave bâtard de braque et de pointer qui semblait âgé de huit à neuf mois. Dès le premier jour de cohabitation, notre nouveau pensionnaire nous apprit qu'il ignorait qu'il faillait sortir pour faire ses besoins. J'appris son histoire...
Jimmy avait été trouvé vers l'âge de cinq ou six mois attaché à un arbre dans la forêt de Marly. Des gens compatissants l'avaient pris et gardé quelques jours, mais comme il était sale ils l'avaient donné à des amis, lesquels à leur tour... on divine la suite.
Quand il nous arriva Jimmy avait connu un nombre non négligeable de foyers, sans jamais avoir eu le temps de s'attacher à aucun d'eux.
Je m'employais à le sortir régulièrement, à lui donner des habitudes. Au bout de trois jours, les choses s'étaient améliorées (il ne faisait plus qu'uriner dans l'appartement) .A la fin de la semaine, il était parfaitement propre. Je n'avais rien fait d'autre que lui donner une vie régulière, un rythme pour manger, sortir, dormir... et mon affection, affection qu'il me rendait bien
Le soir, quand je rentrais de mon bureau, à peine avais je poussé la porte d'entrée qu'il sautait sur moi avec tous les signes de la joie la plus folle.
C'était un chien soucieux de sa dignité (...) Un après-midi, alors qu'il neigeait et faisait très froid, j'hésitais à le sortir (...) Finalement je pris un vieux pull que je lui enfilai en passant sa tête à travers le col roulé, et en glissant ses deux pattes avant dans les manches, que je retroussai.
Dans l'escalier, il se montra récalcitrant, tirant sur sa laisse pour ne pas sortir. Une fois dans la rue, j'eus l'impression que mon chien rasait les murs...
Cela se gâta quand nous croisâmes un couple et que l'homme en riant dit à sa compagne :"regarde ce chien, comme il est drôle"
Aussitôt Jimmy fit demi-tour sur place et, comme un dératé, m'entraîna vers la maison.
Dans l'entrée de l'immeuble, je lui ôtai ce pull qui l'humiliait tant. Il était de nouveau très calme. (...) C'était vraiment un chien à la personnalité très marquée.
Parfois je songeais à ses premiers maîtres. Comment avaient ils pu sacrifier ainsi mon Jimmy, le promettre à la fourrière et sans doute à la mort, lui qui n'était qu'affection et fidélité ? (...)
Son abandon l'avait traumatisé (...). Je dirigeais à l'époque une société de tourisme et je me faisais un devoir d'aller là où j'envoyais nos clients. Lorsqu'il a vu les valises, Jimmy s'est mis à hurler, puis à couru se cacher sous une armoire (...)
Dans l'avion j'ai décidé de le garder avec moi. Comme l'avion était affrété par ma société, j'ai pu obtenir de l'installer à côté de moi, près du siège. Mais le pilote de l'avion s'est avancé vers moi : "Monsieur, vous ne pouvez pas garder ce chien avec vous". J'obtins un compromis : Jimmy serait placé à l'arrière, dans le petit réduit réservé à l'hôtesse. L'hôtesse me laissa très gentiment prendre place à côté de lui. Pendant tout le décollage, j'ai tenu la patte de mon chien. Heureusement, les passagers ne savaient pas que j'étais l'organisateur du voyage !
Second voyage en avion avec Jimmy/ Impossible de le faire rentrer dans un sac de voyage... Enervé, le chien se débattait, les gens riaient de nos efforts. Alors... d'un coup j'ai pris mon chien contre moi, en lui calant le cou entre mon bras et ma poitrine et j'ai posé mon imperméable sur mon bras, le dissimulant ainsi aux regards.
Essayez.. le chien se débattra comme un fou.
Jimmy, lui, pendait comme un parapluie, sans esquisser le moindre mouvement. Il avait compris d'instinct ce que j'attendais de lui.
Nous avons passé tous les contrôles d'embarquement (...)
A bord, il s'est glissé de lui-même sous un fauteuil, près du hublot. Nous l'avons dissimulé avec des journaux.
A l'arrivée, je lui ai mis sa laisse et nous sommes sortis tranquillement par le couloir central, sous les yeux stupéfaits des hôtesses qui se demandaient d'où pouvait bien surgir ce passager clandestin.
A suivre...