Mémorial des Déportés, à Murat (CANTAL - Auvergne)

Publié le par Passionsetbilletsactu

Il y a quelques années j'ai découvert Murat, jolie cité très accueillante, dans un Cantal montagnard, tranquille et verdoyant. Notre petit groupe a été incité à découvrir le "Mémorial des Déportés". A l'extérieur, le temps était aussi radieux que ce jour de juin 1944 où tout a basculé...

Au coeur de l'histoire, un noeud de résistants infiltrés au fil des mois par un allemand établi à Murat, officiellement pour "raison de santé".

La nasse se refermera le 12 juin 1944. Les Allemands investissent Murat. Interrogatoires, arrestations.

Ce 12 juin le chef de la Gestapo - zone Sud - est abattu sur les marches de la Mairie. Douze jours plus tard, les Allemands reviendront en force. Les représailles seront terribles pour la cité. Une dizaine de maisons seront pillées, brûlées, 300 personnes arrêtées, quelque 120 hommes et femmes déportés à Neuengamme, près de Hambourg, en Allemagne.

Plus de 80 de ces déportés ne reviendront jamais. D'autres vont mourir au moment de la Libération...

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Nous avons tous été marqués par la découverte de ce Mémorial, par la très forte volonté de transmettre... A l'époque de notre visite, 4 ou 5 anciens déportés vivaient encore, à Murat. Tous âgés de 85 à 95 ans (en 1944, ils avaient entre 19 et 29 ans...)

Notre jeune conférencière, encore étudiante alors, les connaissaient tous personnellement. Elle connaissait leur courage, leur volonté acharnée de "vivre" après l'enfer et leur acharnement à transmettre transmettre transmettre aux jeunes d'aujourd'hui.

Laissant dehors le soleil estival qui éclaboussait joyeusement Murat, nous avons pénétré dans le "Mémorial". La conférencière nous avait juste dit : vous n'avez rien à craindre, il n'y a aucun danger. Et la porte s'est refermée sur nous, plongés un instant (?) dans le noir, avant qu'une lumière blafarde nous éclaire et nous suive durant toute la "visite" avec la voix off, pleine de retenue, du comédien Jacques Bonnafé.

Aucun voyeurisme. Juste ce couloir aux murs si sombres, aux pierres si froides. Et ces fresques à même les murs... des silhouettes derrière les barreaux... l'arrivée au camp, avec ses gardes SS, les chiens de garde, les travaux forcés - 

Un film achève cette lente avancée vers la barbarie.

Nous sommes ressortis dans un silence extrêmement lourd.

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Faites un détour par Murat et son Mémorial, que vous soyez sur l'une des excellentes départementales ou sur l'une des petites routes en lacets qui courent à travers les champs vallonnés

 

-e-SP A1215[1] 

photo personnelle

Publié dans FAITS D'ACTUALITE

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