2/2...LE HERISSON/ ses particularités, sa vie et même son association...

"Situé dans la Somme, le SANCTUAIRE DES HERISSONS accueille ces animaux lorsqu'ils sont malades ou blessés. Il dispense aussi de précieux conseils pour leur sauvegarde..

Ces insectivores qui abondaient autrefois est, depuis 1981, une espèce protégée. Anne BURBAN et Patrick FINGAR ont donc créé le sanctuaire à Fouencamps, village de la Somme, à la suite d'une rencontre avec un hérisson blessé et aveugle, au bord d'une route.

Le mari d'Anne l'a donc ramené à la maison ( comme de nombreux autres animaux !) Baptisé Murphy, ils s'y sont tout de suite attachés et grâce aux conseils de leur vétérinaire ils sont parvenus à le soigner. Comme il restait faible ils comptaient l'emmener chez un spécialise dans le Midi, mais Murphy est mort juste avant. Anne s'est aperçue qu'il avait succombé à une infestation de parasites interne.

"Si nous avions su qu'il fallait le vermifuger, nous aurions sans doute pu le sauver" regrette-elle. "C'est ce qui nous a poussé à créer le SANCTUAIRE pour sauver le plus grand nombre possible de ces petites bêtes".

Créer une association est simple, mettre en place un refuge beaucoup moins car le hérisson étant une espèce protégée, il faut des autorisation administratives, assortie d'un agrément.

Après être allée en Angleterre et en Suisse afin d'acquérir de l'expérience ( de nombreux refuges existent dans ces pays), Anne obtient son certificat de capacité en 1999.

Le SANCTUAIRE est un hôpital-refuge financé par les cotisations et les dons des adhérents. Anne et Patrick consacrent leur temps libre à accueillir et soigner les animaux, mais aussi à assurer la permanence téléphonique avec d'autres membres de l'association qui se relaient.

Tous les hérissons blessés sont acceptés, de la région ou d'ailleurs. "Les gens n'hésitent pas à faire des kilomètres pour apporter un animal blessé, notamment de la région parisienne.

L'association met tout en oeuvre pour sauvegarder ce petit animal. Un petit film pédagogique a été spécialement réalisé pour les écoles. Des affiches permettent également de sensibiliser les conducteurs. Des gestes simples sont indiqués aux jardiniers (éviter les produits chimiques, vérifier qu'un hérisson ne se cache pas sous un tas de feuilles avant de les brûler, vérifier qu'un hérisson ne se cache pas sous une haie avant de passer la débrouissalleuse....). La fondatrice est attérée de l'augmentation du nombre de hérissons blessés !

Heureusement beaucoup sont sauvés, et certains restent à demeure à l'association.

"Certains sont plus attachants que d'autres" raconte Anne "comme cette petite femelle que nous avons baptisée Méline". Elle vivait avec nous comme un chat. Un jour, elle a eu des petits. Mais elle est tombée malade et la portée n'a pas survécu pendant qu'elle était hospitalisée chez le vétérinaire. J'étais désespérée pour Méline. Mais entre-temps nous avions récupéré un jeune hérisson d'environ 6 semaines. Je lui ai posé le petit devant elle. Aussitôt elle l'a emmené avec elle dans son trou, ce qui est extrêmement rare ! Comme Méline n'avait pas de lait, c'est moi qui nourrissais le petit et elle me regardait faire attentivement. Je me souviendrai toujours de cette relation extraordinaire", ajoute Anne.

Infos complémentaires/

Le hérisson se rencontre presque toujours de nuit. Le jour il se repose, sauf s'il est dérangé ou bien affamé. Mais il préfère le crépuscule pour partir en chasse.

Sa vue n'est guère performante, contrairement à son fin museau pointu.

Il évite les forêts denses et vit essentiellement en lisière, en particulier des jardins. Il apprécie les tas de bois mal empilés où il peut se glisser à l'abri, les haies et les fourrés au ras du sol.

La gestation des femelles dure entre 4 et 6 semaines. Elle fait alors des réserves de nourriture et aménage un nid retiré, au fond d'un fourré.

Entre 2 et 7 petits vont naîtres, tout roses et aveugles jusqu'au 15e jour et les piquants encore sous la peau (un hérisson adulte a des milliers de piquants qui se renouvellent durant toute son existence). Ils vons allaiter leur mère pendant 3 semaines, ils sont alors sevrés et quitteront leur mère à 2 mois... Va alors commencé pour eux une vie pleine de dangers (beacoup meurent avant l'âge de 1 an).

Si on trouve un hérisson , on peut l'aider à passer l'hiver en lui offrant régulièrement de la nourriture ( pâtée ou croquettes pour chat peuvent faire l'affaire).

Quelques chiffres/

26% de la population de hérissons décède en raison de l'utilisation des pesticides

Un quart des hérissons est tué chaque année sur les routes ( 700 000 spécimens pour l'Europe !)

18% décèdent en raison des parasites internes ou externes qui affaiblissent fatablement les animaux

Mortalité très élevée chez les petits, en particulier chez les portées nées tardivement dans la saison ( décès avant ou pendant l'hibernation en raison du manque de "réserves")

10% en raison d'accidents divers aux abords des maisons ( outils de jardin, noyade dans les pisicines, chute dans les soupiraux de caves, étouffement avec pots - par exemple de yaourts !-....

9% décède en raison de la "prédation naturelle"

Bref, sur 1000 hérissons nés dans l'année, seul un tiers subsiste un an plus tard - Et six ans après, il ne reste que 4 spécimens...

On interroge Anne BURBAN ( Sanctuaire des Hérissons - Somme = soins donnés bénévolement...)